vendredi 27 août 2010

Jack-in-the-box

Quelles sont vos sources d'inspirations quotidiennes ?
Ma douche.


Et c'est sous ma douche ce matin que j'ai repensé à son mail. Selon elle, la littérature c'est quelque chose qui dit comment on traverse les épreuves, comment on vit malgré tout. Comment on renaît. Alors dans ce cas très chère, la littérature, c'est mentir. Comme si on se relevait de toutes les épreuves dans la vie. Marre de cette soif de happy-end qu'ont les gens, ce besoin de rêverie, ce besoin d'espoir. Et si on leur offrait la vérité, la vérité toute nue: la vie est injuste, la vie est dégueulasse, la vie est triste, la vie est souffrance, la vie ne finit pas en happy-end. La vie est une course d'obstacles, et quand on s'en prend un, on trébuche, on s'étale, on se ramasse lamentablement, les mains en avant, alors on s'écorche les mains sur la piste, puis tout le corps, jusqu'à ce que la tête frappe fort contre le sol, on est sonné, on ne s'en relève pas. Merci la vie. On ne se relève pas d'un accident de voiture, on ne se relève pas d'une rupture. Oh bien sûr on peut en réchapper, sauver les apparences, faire semblant d'être vivant et d'aller bien, mais la vie est restée parmi les débris de toles froissées ou avec l'être aimé qui s'est fait la malle. La vie, c'est la solitude. On quitte l'enfance, on quitte ses parents, on quitte ses amis, on quitte sa femme ou notre femme nous quitte, nos enfants nous quittent, et à la fin, c'est la vie qui nous quitte. Et de cette épreuve-là, on ne s'en relève pas. On en parlera autour d'un verre jeudi. Promis.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il reste toujours des séquelles d'un accident, d'une rupture, mais la vie c'est aussi aller de l'avant, oublier, pardonner. Un renouvellement perpétuel, une renaissance.
Prends l'exemple du phénix : il renait de ses cendres. L'Homme aussi, à sa manière.