dimanche 29 novembre 2009

Into the Wild

Du blanc. Partout. A perte de vue. Comme une pommade appliquée sur une plaie, la plaie de la terre. Même le ciel pourrait se confondre avec, pourtant on le sait, le ciel est bleu, tout le monde le sait, bleu, mais là, non, blanc. Ciel et terre ne font qu'un, et on ne sait plus si on marche la tête à l'envers, vers quel ailleurs, on est perdu mais on avance, car on le sait, marcher, au fond, c'est la promesse d'une arrivée. En fait, marcher, c'est un peu comme écrire.

Ecrire, c'est perdre ses repères pour en créer de nouveaux,
S'abandonner totalement et laisser sa main faire,
Noircir des feuilles jusqu'à n'en plus pouvoir,
Etre vidé mais se sentir bien, serain, mieux que jamais.
Ecrire est jouissif. Ecrire, c'est être en vie.

Marcher, c'est pareil. Les pieds remplacent les mains, et les mots sur la feuille sont autant de pas dans la neige. C'est pareil.

D'ailleurs, nos pas, à chacun d'eux, on s'enfonce dans un bruit spongieux, et on s'en veut, on se sent coupable, de troubler le silence du glacier. On est même sûr qu'ici le bruit est tombé dans l'oubli, et c'est déchirant de le rappeler aux montagnes, à ce désert blanc paisible.

Mais on avance. Un pied devant l'autre, un pas après l'autre. Marcher, c'est écrire. Chaque pas est un mot. Chaque pas est un mot.



1 commentaire:

D'Or Et De Laine a dit…

"Ecrire, c'est être en vie."
"On est même sûr qu'ici le bruit est tombé dans l'oubli"
"Chaque pas est un mot."

Il m'arrive de marcher et marcher encore, pieds nus, vers l'autre monde, mon monde, et tu a raison, "Ecrire est jousif. Ecrire, c'est être en vie."