dimanche 8 novembre 2009

Triptyque Lost Love

Prologue: C'est quoi ce bordel avec l'amour là ? Comment ça se fait qu'on devient dingue à ce point ? T'imagines le temps qu'on passe à se prendre la tête dessus ? Quand t'es seul, tu te plains: est-ce que je vais trouver quelqu'un ? Quand t'as quelqu'un: est-ce que c'est la bonne, est-ce que je l'aime vraiment, est-ce qu'elle m'aime autant que moi je l'aime, est-ce qu'on peut aimer plusieurs personnes dans sa vie, pourquoi on se sépare, est-ce qu'on peut réparer les choses quand on sent que ça se barre en couilles ? Toutes ces questions à la con qu'on se pose tout le temps... Pourtant, on ne peut pas dire qu'on y connait rien, on est préparé quand même. On lit des histoires d'amour, on lit des contes, on lit des romans d'amour, on voit des films d'amour. L'amour, l'amour, l'amour ! [Romain Duris, Les Poupées Russes]

Si on me demandait ce que je voudrais, là maintenant tout de suite, ma réponse serait simple. Ma réponse est déjà toute prête. Elle est prête depuis environ un mois.
Elle me manque. J'aimerais tellement qu'on se reparle, pendant des heures, comme si on était seuls au monde. Ne rien se cacher, ni se mentir. Ne pas se faire de mal. Comme avant.
Elle me manque tellement...

Ça tombe bien qu'on ait pas pu se voir il pleut on aurait pas pu discuter.
Tu sais il existe des endroits couverts, des endroits à l'abris où on aurait pu, mais c'est marrant toi aussi discuter ensemble c'est dehors au soleil sur un banc tu sais notre banc le banc après le lycée assis et toi à califourchon sur moi et nos baisers et nos caresses et nos je t'aime.

-Dis, tu veux bien me donner 9 mg d'eau, 700 mg d'albumine, 1,7 mg de matières grasses, 0,45 mg de sels, 100 mg de substances organiques, et 250 bactéries ?
-La médecine ça te réussie pas tu sais ? Approche.
Et il l'embrasse.

Combien de fois penses-tu peut-on mourir dans la même vie ?



Interlude 1: Me plantant là comme un souvenir aux allures de promesses trop vite oubliées. [Jean Millemann]


Tu m'as quitté aujourd'hui. J'ai repensé à tout ce qu'on s'était dit, tout ce qu'on s'était promis, tout ce qu'on s'était rêvé. J'ai froncé les sourcils. Tu es partie. Sans un mot sans un regard en arrière sans regrets ça tu me les as laissés je t'en remercie de tout coeur des regrets en souvenirs de toi. Et tes lettres et tes mots dont je suis incapable de m'en débarraser je ne sais pas pourquoi ne me demande pas pourquoi je n'en sais rien je n'y arrive pas c'est trop dur je ne peux pas les brûler ou même les déchirer, ce sont eux tes lettres et tes mots qui me déchirent moi. Tes lettres et tes mots, je les ai relus. A croire que je n'y avais rien compris. Je suis bête moi j'avais compris pour la vie. Nous deux pour toujours pour la vie Ad Vitam Aeternam comme on dit. Et tu es partie.
Tu m'appelais ton magicien, mais la magie seul ça ne dure pas c'est éphémère ça disparaît tu comprends la magie c'est à deux qu'on la fait. Et le miracle a lieu. Mais seul... ça devient la routine, la routine tue l'amour et l'amour passe, c'est comme ça c'est la vie. La vie c'est les désillusions et maintenant on se demande où est passée la magie. Les étincelles n'étincellent plus, les étoiles dans les yeux fondent en larmes, les sourires défigurent, les rires se cassent bye bye et les débris se rammasent à la pelle, tout est faux comme mal joué plus rien n'est vrai n'est beau n'est Nous. Et on se demande où est passée la magie.
Faire les efforts seul pour deux on a cru que ça suffirait mais ça n'a pas suffit tu as dit ça suffit et tu es partie. A faire des efforts seul on finit par s'épuiser. Et quand on est las, fatigué de se battre seul contre les nuages et l'orage et la nuit, et qu'on ne bouge plus, l'autre nous regarde étrangement, et parfois pire parfois l'autre ne nous regarde même pas, mais à chaque fois il fuit. A chaque fois tu fuis donc tu es partie.

Les coeurs se brisent, la vie passe, les anges déchoient, les rayons de soleil se ternent, les guides se perdent, les faiseurs de sourires et de rires pleurent, les magiciens n'ont plus de tours dans leur sac, les amoureux déchantent, et toi et moi...

Je ne dirai plus jamais "pour toujours" parce que "pour toujours" est un mensonge.



Interlude 2: J'ai compris que nous étions en train de perdre la partie. Pourquoi ? Qui en avait décidé ainsi ? Pourquoi n'étions-nous pas assez forts, malgré notre amour que nous avions cru si grand ? Qui nous entraînait vers le vide ? Oh, mon Dieu, comment décrire cette sensation de perdre pied, et de le savoir, et de ne rien pouvoir contre ? [Laurence Tardieu]

Je t'ai retrouvée en fouillant dans le grenier. Je ne sais même plus ce que je cherchais à l'origine, mais je suis tombé sur une caisse en carton, fermée et scotchée, recouverte de poussière, avec "NE PAS OUVRIR" en grandes lettres rouges. J'ai reconnu mon écriture. Ne pas ouvrir. Tu parles. Je l'ai immédiatement fait. Je n'aurai pas dû, si j'avais inscrit ça il y avait sûrement une raison, mais je l'ai fait et je n'aurai pas dû. Je ne me souvenais pas de la boîte, et encore moins de son terrible contenu, je l'avais rejeté de ma mémoire, arraché la page de cet épisode de ma vie. J'ai ouvert la boîte, et je me suis aperçu qu'en fait c'était un chapitre entier que je m'étais arraché. Il m'est revenu en plein visage, comme une voiture lancée à pleine vitesse contre un mur. Le retour du boomerang jeté loin.
J'ai ouvert la boîte, et je t'ai retrouvée dedans. Tous ces restes de toi. Je pensais les avoir brûlés, puis jeté les cendres aux vents. Je pensais m'être débarrassé des preuves, mais non, elles étaient encore là, sous mes yeux. Je t'ai retrouvée. A travers les centaines de lettres que tu m'avais écrites.
J'ai vidé le carton sur le sol, ça a été une pluie de papier, autant tu en avais donc écrit autant, et j'en ai saisi un, la main tremblante, le souffle saccadé. C'est sans doute bête mais je m'attendais à ce que ton écriture ai changé, qu'elle ai vieilli et évolué, en même temps que toi. Evidemment, c'était toujours la même qu'alors. Ecrit au crayon bille, pour que tes mots ne s'effacent pas avec le temps, comme notre amour.

"C'est le jour où je m'en ficherai qu'on ne se soit pas vu depuis une semaine qu'il faudra s'inquiéter".
Ça m'a déchiré le coeur. Ça m'a fait sourire. J'ai pleuré. A ces souvenirs de promesses passées. Oubliées. Pas tenues.
Est-ce que ça y est maintenant on peut s'inquiéter ? Depuis le temps. Est-ce que tu t'es inquiétée quand tu as vu qu'on commençait à s'éloigner, est-ce que tu t'es débattue contre, as-tu seulement faire l'effort de ? Ou as-tu regarder ça avec indifférence, ça n'avait plus d'importance tu étais déjà passé à autre chose, est-ce que pour toi ça ne valait pas le coup de faire l'effort, ne valait-on donc pas la peine, Nous ? As-tu attendu que le miracle vienne de moi ? Mais c'est à deux qu'on lutte contre la marée. Lequel a jeté les armes le premier ? Lequel a lâché la main de l'autre, a dit ça suffit j'arrête, je ne me saignerai plus pour l'autre, je ne me donnerai plus tout entier à l'autre et à Nous, fini de toutes mes forces, cessons de nous battre et débattre, coupons le tuyau d'oxygène, arrêtons de respirer laissons-nous couler laissons-nous crever, lequel ? Est-ce que cela a encore de l'importance maintenant, celui qui nous a tué ?

A vrai dire, je ne sais pas pourquoi je t'écris, je ne comptes pas te revoir. Depuis tout ce temps. Tu imagines, je t'invite au resto. Deux trentenaires assis l'un en face de l'autre autour d'un verre de vin rouge et d'une clope, et toi qu'est-ce que tu deviens ? Onze ans qu'on ne s'est pas vu, qu'on n'a pas eu de nouvelles l'un de l'autre, qu'on n'a pas su ce qui c'était passé dans la journée de l'autre, alors qu'avant, il n'y avait pas un jour où on ne se parlait pas. Onze ans qu'on a fait notre vie chacun de notre côté. Onze années à se raconter. On n'aurait rien eu à se dire.

Je ne sais pas pourquoi je t'écris. Je ne sais pas si tu liras cette lettre, ou si tu la jetteras sans même prendre la peine de l'ouvrir. Je ne sais même pas si tu te souviens de moi, si tu m'as rayé effacé de ta mémoire comme je l'avais fait. Si toi aussi tu as conservé mes lettres, toutes mes lettres. Si toi aussi tu en as un carton rempli. Si toi aussi tu as ce carton dans ton grenier. Si toi aussi tu m'as retrouvé en le fouillant.

Et si toi aussi, alors... OUBLIE MOI A NOUVEAU.



Interlude 3: L'amour n'est pas l'amour s'il fane lorsqu'il se trouve que son objet s'éloigne, quand la vie devient dure, quand les choses changent... Le vrai amour reste inchangé. [Shakespeare]


Epilogue: So don't come back again, we've already seen the story's end. Good night my lady, and a forever farewell.

4 commentaires:

Nabelle a dit…

Les revoilà ces textes que j'avais tant aimé ... Pfiou je crois que je ne m'en lasserais jamais tu sais. Puis le tout est si vrai, si proche de la réalité et si proche de moi ... Voilà je vais pleurer. Mais non parce qu'il ne me manque pas, parce que faut pas. Puis Epictète il a dit un très jolie phrase d'abord dans son manuel: "Ne cherche pas à faire que les évènements arrivent comme tu le veux mais veuille les évènements comme ils arrivent, et le cours de ta vie sera heureux". Alors hein si ça c'est pas de la phrase! J'en veux rien mdr

Jte kiff <3

D'Or Et De Laine a dit…

L'oublie de l'autre.
Ça détruit un petit cœur ces choses là.

LN a dit…

/!\ hors sujet total !

*Le site créé par le gouvernement pour la loi Hadopi "jaimelesartistes.fr" a été laissé à l'abandon depuis que la loi est passée. Un petit malin a récupéré le domaine pour en faire un site anti Hadopi.*


Y a des tites news comme ça, je kiffe <3

Anonyme a dit…

"On aime une femme pour ce qu'elle n'est pas ; on la quitte pour ce qu'elle est."
- Serge Gainsbourg -